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MILLENAIRE (Troisième Monde)
Aux murs des citadelles se distinguent encore
Graffitis à l’ancienne, témoignages incolores
D’un age d’or révolu, d’un envers de décor
Les restes d’un monde corrompu et bien mort
Et tandis que des hommes millionnaires et des femmes calculatrices
Vont et viennent aux pieds de buildings de plexiglas
D’autres parqués comme des chiens derrière ces édifices
Boulottent les restes en attendant que sonne le glas
Un troisième monde était pourtant possible...
Millénaire, visionnaire
Il faut encore faire face
Pour ce troisième monde
Jusqu’au dernier soleil
Nous rêvions tous d’élans sauvages, révolutions et cris de fauves
Nous resterons des serfs bien sages, sous les néons de lumière mauve
Pour ces monarques désignés d’office, nous marcherons en rang
Courbés, beaux lâches, dénigrés de nos fils, nous suivrons le courant
Un troisième monde était pourtant possible...
Millénaire, visionnaire
Il faut encore faire face
Pour ce troisième monde
Jusqu’au dernier soleil
Non, Nous artisans éperdus, errant dans nos voyages antalgiques
Tapis à fond de cale, passagers clandestins
Bientôt transformerons le pain sec en festin
Avec notre creuset, avec notre alambic
Lève les yeux, je sais : ce troisième monde est possible.
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2. |
Anna
03:32
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ANNA
Anna, souviens toi des mondes parallèles
Où les toiles se tissent, où chacun fait son choix
Anna, souviens toi des libertés virtuelles
De ce bonheur qui nous file entre les doigts
Nos réflexes, polis, érodés
Nos masques, durcis, ajustés
Nous ont fait oublier...
Anna, souviens toi des oasis urbaines
Des fontaines où coulent des richesses émotives
Anna, souviens toi des réactions en chaînes
Qui colorent nos sentiments par synthèse additive
Nos idées, aux normes, calibrées
Nos copies, conformes, corrigées
Nous ont fait oublier...
Anna...
Anna, souviens toi des gares de péages
Nos combats et nos ébats acrobatiques
Anna, souviens toi la couleur de nos cages
Tu rêvais d’un “ailleurs”, d’une année sabbatique
Anna, souviens toi nous étions bien conscients
Anna, souviens toi nous étions différents
Anna, souviens toi de nos mèches en pétard
Anna, ce n’est qu’un “au revoir”
Nos réflexes, polis, érodés
Nos masques, durcis, ajustés
Nous ont fait oublier...
Anna.
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3. |
Mon petit enfer
04:00
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MON PETIT ENFER
Quatre murs, un bureau
Une porte, mais pas de rideaux
Dedans, il y a tous mes rêves, sur des posters, des photos qui brillent
Il y a toutes ces îles, ces villes qui défilent, toutes ces filles
J’ai sûrement tout ce qu’il me faut, mais pourtant je m’y sens à l’étroit
Comme tous ces soirs, où les cordes ne résonnent pas
C’est une chambre, avec vue sur la vie
Et chaque jour, j’y survie
Dans mon petit enfer
Ma source de lumière, mon univers
Je suis sous l’emprise de Lucifer
Je ne pourrai jamais m’en défaire
Jamais...
Je ne veux pas travailler ce soir, je ne veux pas travailler
Pas ce soir !
Et toi, si tu venais dans mon petit enfer
Tout deviendrait grand, tout deviendrait clair
Tu ouvrirais les portes, tu ferais tomber les murs
Emmène-moi vers la grande aventure
Mon lit deviendra un lagon
Et nous nous y baignerons
Dans mon petit enfer
Ma source de lumière, mon univers
Je suis sous l’emprise de Lucifer
Je ne pourrai jamais m’en défaire
Jamais...
Je ne veux pas travailler ce soir, je ne veux pas travailler
Pas ce soir !
Oh ! Pauvre poussière dans le désert
Perdu tout seul au fond de la mer
Isolé au milieu de l’hiver
Pauvre renard dans sa tanière...
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4. |
Communication
04:16
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COMMUNICATION
Je marche dans les rues de la ville
Tous ces gens font comme moi
Je cherche du regard un contact plus facile
Depuis des mois, mais je ne trouve pas
J’adopte l’attitude de la sollicitude, mais ça ne marche pas
J’ai pris l’habitude de la solitude, et je ne me plains pas
J’essaye de me convaincre que les autres ne me manquent pas
J’ai réussi mais je ne me souviens plus du son de ma voix
Je ne parle à personne
Dans l’illusion tout fonctionne...
Communication, communication !
Dans cette fourmilière, je me rends compte
Qu’il n’y a jamais de circonstances favorables aux rencontres
On hésite, on évite de regarder les gens en face...et les choses aussi
On baisse les yeux, on passe, chacun reste à sa place...rien ne va bien ici !
J’aimerais pouvoir vivre autre chose
Mais je m’enferme et j’implose
J’ai pourtant l’impression qu’on a besoin de moi, mais ce n’est qu’une impression
Coincé dans ma bulle c’est plus fort que moi, je suis réduit à l’immersion
Je ne parle à personne
Dans l’illusion tout fonctionne...
Communication, communication !
Au fond, c’est normal, que ces poisons soient notre seul recours
Alors je transite
Sur ces vulgaires passerelles, ces voyages sont mes seuls secours
Alors j’ingurgite...
Je ne parle à personne
Dans l’illusion tout fonctionne...
Communication, communication !
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5. |
Les caprices de Marianne
04:01
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LES CAPRICES DE MARIANNE
Les codes sont cryptés, les conventions sont bien ancrées
Nos gestes conditionnés, mécanique insensible
Les besoins sont crées, les objectifs sont bien ciblés
Nos humeurs climatisées, forcément compatibles
On collectionne les artifices
Et surtout faire taire, étouffer, réprimer , empêcher toute révolte
Les caprices de Marianne pour unique doctrine
Les sévices de Marianne s’opèrent sous morphine
L’hypnose est radicale
L’amnésie générale
Les accès sont balisés, les actions sont régulées
Nos rouages si bien huilés, les sentiers sont battus
Les pensées sont formatées, les opinions sont quantifiées
Nos sondages si bien truqués et les pièges sont tendus
On subventionne les injustices
Et surtout faire taire, isoler, séparer, supprimer toute révolte
Les caprices de Marianne pour unique doctrine
Les sévices de Marianne s’opèrent sous morphine
L’hypnose est radicale
L’éveil sera brutal
Bientôt fabriqués en série modèle de référence
Bientôt élevés en batterie sans âme ni conscience
Les caprices de Marianne pour unique doctrine
Les sévices de Marianne s’opèrent sous morphine
L’hypnose est radicale
L’éveil sera brutal
L’hypnose est radicale
Le coma sera fatal.
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6. |
Le haut
04:17
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LE HAUT
C’est le haut qui nous attire
Tout le monde le désire
En secret chacun l’admire
Le garde en point de mire
On peut voir le haut, il n’est pas caché
Il sait qu’il est beau, et se laisse observer
Le haut est inaccessible
Le haut est l’unique cible
On ne peut pas l’attraper d’en bas
Juste essayer, tendre les bras
Le soleil et le ciel sont là haut
Les martiens et les dieux sont là haut
Nos pensées se déroulent, vers le haut
Et nos larmes coulent, vers là haut
On peut voir le haut, il n’est pas caché
Il sait qu’il est beau, et se laisse observer
Le haut est inaccessible
Le haut est l’unique cible
On ne peut pas l’attraper d’en bas
Juste essayer, juste escalader
De plus en plus haut
Il y a toujours plus haut où aller
Quitter le bitume
Décrocher la lune
A nous de placer la barre plus haut !
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7. |
C'est une "Elle"
03:41
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C'EST UNE "ELLE"
Ce n’est pas une image virtuelle
Ce n’est pas une intelligence artificielle
Ce n’est pas une voix digitale
Ce n’est pas une logique sans faille
Ce n’est pas une mémoire morte
Ce n’est pas une chambre forte
Ce n’est pas un univers étriqué
Ce n’est pas un monde si compliqué
Ce n’est pas une bouche synthétique
Ce n’est pas une peau de plastique !
C’est un être, c’est une autre, c’est une “elle”...
Ce n’est pas une image en filigrane
Ce n’est pas un regard diaphane
Ce n’est pas une pensée cybernétique
Ce n’est pas un langage informatique
Ce n’est pas une interface organique
Ce n’est pas une émotion numérique !
C’est un être, c’est une autre, c’est une “elle”...
C’est un jardin secret, une fée, une mère
C’est un hasard, une aventure, une lumière
C’est une confiance, un charme, un mystère...
Ce n’est pas une simple caricature
Ce n’est pas une loi contre-nature
Ce n’est pas une erreur tragique
Ce n’est pas la perfection génétique
C’est un être, c’est une autre, c’est une “elle”...
Ce n’est pas une image.
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8. |
Le Lien
03:42
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LE LIEN
Ce lien qui nous unit n’est qu’une pelote de haine
On file du mauvais coton
Nos étreintes contraintes peu à peu nous retiennent
Enfermés dans notre cocon
A qui la faute? C’est la vie, c’est l’amour...
Dès qu’on enferme l’autre, il s’enfuit pour toujours
Je casse, je cède, je lâche
Plus rien ne retient
Je casse, je cède, je lâche
Plus rien ne retient
Ce lien qui nous unit promène notre amour en laisse
On serre les sangles jusqu’au sang
Nos rapports étouffés lentement nous oppressent
L’amour se fane au fil du temps
Rien à comprendre, rien n’est plus comme avant
Le feu n’est plus que cendres disparues dans le vent
Je casse, je cède, je lâche
Plus rien ne retient
Je casse, je cède, je lâche
Plus rien ne retient
Ce lien qui nous unit nous garde tous deux prisonniers
D’un piège cousu de fil blanc
L’alliance affective fictive nous tiens menottes aux poignets
Esclaves de nos faux-semblants
Je casse, je cède, je lâche
Plus rien ne retient
Je casse, je cède, je lâche
Plus rien ne retient.
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9. |
Autre chose
03:45
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Toujours les mêmes cargos, le même pétrole
Toujours les mêmes oiseaux, le même temps de parole
Les mêmes victimes, les mêmes otages
Les mêmes missiles, les mêmes dommages, dommage...
Les mêmes sans argent, toujours les mêmes banquiers
Les mêmes faux mendiants toujours les mêmes rentiers
Je marche comme un chien à trois pattes
Dans ce jeu de qui est qui
Dans ce jeu de lois j’avance mais je boîte
Dans cette supercherie
J’attends autre chose, un retour aux sources
Je cherche autre chose, un changement de mentalités
Je donne autre chose, un retour aux sources
Je rêve d’autre chose, je veux la vérité !
Toujours les mêmes pénuries là bas, la même famine
Toujours les mêmes produits ici, la margarine
Les mêmes manifestations, les mêmes grèves d’étudiants
Les revendications, les mêmes slogans, toujours les mêmes perdants
Les mêmes illusions, la même poudre aux yeux
Les mêmes désillusions, le même cercle vicieux
Je marche comme un chien à trois pattes
Dans un jeu de quilles, et qui ?
Dans ce jeu de lois, qui m’exploite ?
Dans cette super tricherie
J’attends autre chose, un retour aux sources
Je cherche autre chose, un changement de mentalités
Je donne autre chose, un retour aux sources
Je rêve d’autre chose, je veux la vérité !
C’est toujours le mêmes qui nous bernent, avec les mêmes mensonges
C’est toujours les mêmes qui gouvernent et qui passent l’éponge
J’ai besoin d’autre chose, d’un retour aux sources
Je prends autre chose, un changement de mentalités
Je veux autre chose, un retour aux sources
J’ai envie d’autre chose, je veux l’égalité !
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10. |
Ca ira...
04:23
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CA IRA...
Aujourd'hui, le peuple s’exprime, c’est la démocratie qui fait sensation
Dans la rue le cortège défile, de République vers Nation
Des slogans trop entendus, toujours hurlés à demi-mot
Des convictions prétendues, de bien chancelants idéaux
Un cinq à sept de liberté, conditionnelle et rassurante
Avec escorte au tailleur bleuté, bien embusquée, rutilante
Autour les consciences végètent, on passe, on est sourd, ça fourmille
C’est les soldes on achète, on consomme, on s’habille
J’ai peur du jour où l’on devra tous prendre les armes
Ou bien le large...
Ah ça ira, ça ira, ça ira...
Peut-être mieux demain...
Pas de chance: voilà la pluie, c’est l’heure on retourne sa veste
Le devoir accompli... et l’on se disperse sous l’averse
Tu sais c’est toujours mieux qu’ailleurs, tu sais ça pourrait être pire
Et l’on éteint ses ardeurs... et l’on s’endort tranquille
J’ai peur du jour où l’on devra tous prendre les armes
Ou bien le large...
Ah ça ira, ça ira, ça ira...
Peut-être mieux demain...
Accalmie ou répit? Et si tout basculait?
Anarchie, tyrannie? Si les pavés volaient?
Des challengers pour du pouvoir
Crochet à droite, direct à gauche
Premier round faux espoirs
Au second ils se couchent
J’ai peur du jour où l’on devra tous prendre les armes
Ou bien le large...
Ah ça ira, ça ira, ça ira...
Peut-être mieux demain...
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11. |
Deux ans
04:53
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DEUX ANS
Deux ans passés en vain à prendre sur soi
Deux ans caché sans rien montrer de moi
Deux ans sans ouvrir la bouche en grand
Dans cet endroit où les places sont chères, mais n’ont pas de valeur
Deux ans de doute constant
Deux ans à faire semblant
Comme une traversée de désert sans boire
Tout un chapitre sans histoire
Ils ont mis des kilos sur mes ailes
J’ai pris du plomb dans la cervelle
Mais quoi que j’endure, je supporte
Et les sirènes ne sont pas mortes
Pas encore mortes
Deux ans à creuser l’écart, élargir la fissure
A baisser le regard, approfondir les blessures
Deux ans sans ouvrir la bouche en grand
Pour ce papier que j’ai payé si cher, et qui n’a pas de valeur
Deux ans à se battre pour rien
Deux ans à mettre trop d’eau dans mon vin
Deux ans de perte de goût
Deux ans assumés jusqu’au bout
Ils ont mis des kilos sur mes ailes
J’ai pris du plomb dans la cervelle
Mais quoi que j’endure, je supporte
Et les sirènes ne sont pas mortes
Pas encore mortes
Deux ans de concessions, deux ans à faire le mort
Deux ans de compromis, deux ans à avoir tort
Deux ans de confiance aveugle, deux ans de sacrifices
Deux ans à passer mon tour, à leur laisser la parole
Deux ans de concessions, deux ans à faire le mort
Deux ans de compromis, deux ans à avoir tort
Deux ans sans voir les couleurs, à perdre l’équilibre
Deux ans aseptisé, sans crier la révolte.
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AEGIDE Toulouse, France
Auteur Compositeur Interprète.
De la chanson française, AEGIDE garde les mots, leur sens,
leurs jeux et leur poésie.
Dans la folk il puise l'authenticité, le message contestataire des songmakers.
Le rock est pour lui un état d'esprit, un moyen d'expression universel où l'énergie demeure essentielle.
Quant à la musique pop, elle lui apporte des mélodies efficaces restant gravées dans nos têtes.
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